COLLECTIF « SAUVONS LE SOIN PSYCHIQUE !»
NON A LA DISPARITION DU SOIN PSYCHIQUE !
NON A LA RÉVISION LIBERALE DE LA CONVENTION DE 66 !
Le collectif « Sauvons le soin psychique » réunit, aujourd’hui, les salarié(e)s de plusieurs Hôpitaux de jour et EMP, mobilisés contre le projet de réforme de la convention collective de 66.
Il est ouvert à tous dans les structures médico-sociales et sanitaires (soit également les IME, les CMPP, les CDJ, les Foyers Occupationnels et d’Hébergements, les MAS, les ESAT, etc). Car tous nous devons refuser le ravalement de la personne humaine à un usager ou client, objet de soins et porteur de handicap, et celui des professionnels à des techniciens appliquant des protocoles préétablis
Sous couvert d’adaptation et de modernisation, les fédérations d’employeurs, collent à la logique libérale des réformes du système de santé français dans un contexte de restrictions budgétaires sans précédent. Ce projet est une attaque de plus, il s’ajoute aux réformes passées et à venir qui touchent le secteur des soins psychiques et de l’éducation:
- Démarche « qualité » (évaluation et accréditation)
- Du PMSI (Programme de Médicalisation des Systèmes d’Information) à la VAP (Valorisation de l’Activité en Psychiatrie)
- CPOM (Contrats d’Objectifs et de Moyens) et LOLF (Loi d’Orientation sur les Lois de Finances)
- Rapport Couty sur la psychiatrie visant à la suppression du Secteur
- Le projet de loi «Hôpital, patient, territoire, santé» qui promeut le rapprochement des secteurs sanitaire et médico-social ou leur mise en concurrence
- Rapport Varinard qui démantèle l’ordonnance de 1945 sur la protection de la jeunesse
- Lois sur le Handicap
Après la journée de négociation du 19 février dernier, qui a réuni l’intersyndicale et les fédérations d’employeurs notre mobilisation se renforce. Si les syndicats patronaux ont accepté de sortir d’un cadre de négociation régi par l’article 3 de la convention, il n’en reste pas moins que des négociations vont se poursuivre. Sur quelle base ? Leur cadre est on ne peut plus flou. Les employeurs ne vont pas renoncer sur le fond aux idées qu’ils avançaient dans leur premier texte. Les représentants patronaux y répondaient aux nouvelles contraintes budgétaires du secteur sanitaire et social par une remise en cause de l’ensemble des acquis conventionnels. Ils répercutaient ainsi les exigences d’économie des tutelles sur le dos des salariés :
- En introduisant un salaire individualisé.
- En gelant l’évolution des salaires à l’ancienneté et en introduisant une prime au mérite.
- En supprimant nos congés trimestriels et d’ancienneté.
- En introduisant des jours de carence en cas d’arrêt maladie.
C’est là une remise en causes nos conditions d’exercices et par même une atteinte portée aux soins psychiques et éducatifs.
Un point nous alerte plus particulièrement car il attaque la spécificité même de nos cadres de travail, hérités de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle. En cherchant à toucher aux qualifications des salariés à travers de nouvelles classifications des emplois les fédérations patronales attaquent, non seulement nos statuts, mais aussi introduisent au sein de nos métiers une hiérarchisation et une technicisation peu compatibles avec notre exercice. Il s’agit là d’un recul majeur qui nous préoccupe d’autant plus qu’il s’inscrit dans un contexte plus global ou différent projets de réforme convergent vers cette idée du soin technique. La personne souffrante est considérée, non plus dans sa globalité, mais vue au travers de son seul handicap psychique ou social. Pour soigner il n’est plus question de relation, d’expérience, d’étayage, mais de techniques. Cette technique, une fois appliquée, est supposée libérer la personne de son trouble du comportement et, comme par magie, lui apporter le bien-être.
Cette vision pseudo-scientifique, simpliste et causaliste, sert de support théorique aux différents projets de réformes. Nos tutelles peuvent enfin étalonner le soin, en faire un objet mesurable, quantifiable. L’intérêt est grand pour elles à l’heure où l’on assiste au démantèlement de notre système de protection social. Il n’est plus question de soin, mais de gestion du soin. L’institution se transforme en une entreprise, management et productivité prennent le pas sur la relation au patient. Et les « nouveaux » métiers de fleurir : les éducateurs deviennent des techniciens supérieurs d’éducation, les psychologues des cadres techniques paramédicaux et les directeurs des managers « de proximité » !
Bien sûr tous nos métiers comportent une part de technicité, mais elle est subordonnée à la pratique et à l’éthique. Le projet patronal, lui, est porté par une tout autre logique, celle, du contrôle, de la rentabilité et de la productivité.
Il faut sauver le soin psychique et éducatif des griffes libérales !
Nous ne sommes ni des applicateurs de protocoles standardisés ni des agents sécuritaires (!) …mais des accompagnateurs de la souffrance humaine, qui créent et inventent dans la rencontre pour rendre à l’autre sa parole et sa dignité.
Au-delà d’un appel à la mobilisation contre le projet de réforme de la CC66, le collectif veut élargir le débat aux différentes attaques qui sont portés contre le soin psychique actuellement.
Nous invitons les professionnels à se joindre à nous.
Nous invitons les syndicats à réfléchir avec nous aux graves conséquences sur le soin psychique et éducatif de toutes ces réformes et à ne pas faire leur le vocabulaire technocratique du patronat.
Prochaine AG du collectif, mercredi 11 mars à 19heures, Hôpital de jour Marie Abadie. 41 rue Raymond Losserand 75014.
Pour plus d’infos : - mel:sauvonslesoinpsychique@yahoo.fr
-blog : www.sauvonslesoinpsychique.blogspot.com/
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