ASSOCIATION NATIONALE DES HOPITAUX DE JOUR
POUR ENFANTS ET ADOLESCENTS SOUFFRANT DE TROUBLES PSYCHIQUES
16 février 2009
A l’attention des Présidents des associations gestionnaires des Hôpitaux de Jour
Madame la Présidente, Monsieur le Président,
Le Conseil d’Administration élargi de l’A.N.H.D.J. (association nationale des hôpitaux de jour) s’est réuni le 13 février 2009. Décision a été prise par l’ensemble de ses membres de vous adresser deux documents : la motion « Sauvons le soin psychique », et un bref argumentaire sur les conséquences du projet de rénovation de la Convention Collective Nationale de 1966.
L’acuité du sujet, et ses lourdes conséquences impliquent l’union des administrateurs, directeurs et salariés. Nous vous proposons, si l’association que vous présidez souhaite soutenir la philosophie du soin et des relations au travail qui ont toujours existé dans nos hôpitaux, de vous positionner face aux syndicats employeurs.
Cette remise en cause unilatérale aboutirait à la déqualification des diplômes existants et à une dégradation de tout contrat de confiance entre l’employeur et les salariés. Cette valorisation du conflit entre employeurs et salariés, dans une conjoncture de crise majeure, risque de se faire au détriment de ce qui nous rassemble et qui implique valeurs et projets articulés, partagés : l’accueil et le soin des plus vulnérables, nos patients.
C’est pourquoi nous demandons votre soutien en signant cette motion puis en la renvoyant le plus rapidement possible (avant le 19/02/09) à l’adresse courriel : anhdj.secr@gmail.com
Avec gratitude pour votre attention et votre soutien
Le Conseil d’Administration de l’A.N.H.D.J.
SAUVONS LE SOIN PSYCHIQUE !
Pour la première fois de leur histoire, les salariés de nombreux hôpitaux de jour ont pris la responsabilité de se mettre en grève. Ces établissements de soin accueillent un nombre très important d’enfants, adolescents ou jeunes adultes souffrant de troubles psychiques graves (autisme, schizophrénie, psychose infantile…) Le travail qui y est effectué est long, difficile et rigoureux. Il dépend de l’implication d’une équipe soignante spécialisée et qualifiée. Ce travail apaise les angoisses et la souffrance des patients. Leur rapport à l’autre devient moins douloureux, le recours à des comportements dangereux pour eux ou pour autrui cède la place à la pensée et la parole, leurs capacités d’apprentissages scolaires et professionnels renaissent. Les conditions de travail dans ces établissements privés à but non lucratif, régis par les conventions dites de 1966 et de 1951, sont menacées ainsi que la qualité des soins. Parmi les changements envisagés pour la refonte de la convention 66 : la déqualification des personnels soignants. Ceux-ci sont actuellement recrutés au niveau bac+3 (éducateur spécialisé) ou bac+5 (psychologue), par exemple. Dans la nouvelle convention, ils deviennent tous des «techniciens», à différents échelons, sans référence au diplôme. Comment un personnel sans qualification spécifique pourra-t-il traiter ces patients? Est-ce que la santé psychique peut être considérée comme un «problème technique» ? Nous revendiquons le maintien de la qualité et de la spécificité de nos formations et de nos métiers, au service des plus fragiles de notre société. Nous revendiquons des conditions de travail décentes (salaire, congés, valorisation de l'ancienneté) garantes de la qualité des soins. Cette attaque sans précédent n’est que l’avant-garde de la destruction programmée de la pédopsychiatrie française qui concerne des milliers d’enfants et de familles.
Collectif « SAUVONS LE SOIN PSYCHIQUE ! »
Hôpital De Jour Gombault-Darnaud (Paris),Hôpital De Jour Jean Macé (Montreuil 93),Hôpital De Jour Marie Abadie (Paris),Hôpital De Jour l'EPI (Paris),Hôpital De Jour Salneuve (Aubervilliers 93),Hôpital De Jour CEREP Adolescents (Paris),Hôpital De Jour La Croix Saint-Simon (Paris),Hôpital De Jour d'Antony (92),Hôpital De Jour Dutot (Paris),Hôpital De Jour Santos Dumont (Paris),Hôpital De Jour Les Vignolles d'Ermont (95),Hôpital De Jour Serge Lebovici (Paris), Hôpital De Jour U.S.I.S (Paris),Consultation filiation -CMP,Hôpital De Jour Ville d'Avray,Hôpital De Jour L'Envol (Mantes la jolie),Hôpital de Jour IPP (Paris),Hôpital de Jour Etienne Marcel (Paris),Hôpital de Jour La Grange Batelière (Paris)
Rénovation Convention Collective Nationale de 1966 – Projet des syndicats employeurs
Note destinée aux Présidents des associations gestionnaires
La présente note a pour objet de présenter les principales modifications apportées par le projet de rénovation déposé par les syndicats employeurs SNASEA – SOP – FEGAPEI et d’y apporter notre commentaire de directeurs d’établissements gérés par des associations à but non lucratif .
Le mouvement massif de grève des hôpitaux de jour, en particulier en Ile-de-France, a interpellé de nombreux directeurs, en désaccord avec cette proposition.
Cette proposition de rénovation paraît en-deçà de ce que l’autre convention du secteur, la FEHAP 51, a proposé dans sa refonte de 2003.
Les raisons principales de notre désaccord tournent autour de deux axes :
- Ce projet rompt le contrat de confiance entre l’employeur et les salariés, contrat à l’équilibre certes fragile mais qui existait réellement dans nos structures.
Cette rupture est brutale et la mobilisation des salariés, sans précédent, le montre.
Elle nous semble dangereuse, préjudiciable aux soins eux-mêmes.
Elle va à l’encontre de la façon dont nous pensons qu’il faut organiser et faire vivre nos institutions, dans le but de soigner au mieux les patients.
Elle va à l’encontre de notre vision du rapport social au travail pour nos institutions, reposant nécessairement sur un minimum de désir et d’envie de ses personnels. Désir qui va se trouver cassé, pour des bénéfices bien infimes à nos yeux.
- Ce projet induit une véritable déqualification des professions présentes dans nos institutions, au travers d’une refonte de la classification des métiers nivelant les emplois par le bas, autour d’un critère principal : la « technicité ».
Nos métiers sont ainsi mis à mal, de même que nos projets de soins puisque se profile là un projet de prise en charge au rabais, le soin laissant la place à un accompagnement compassionnel limité, réalisé par des professionnels aux qualifications réduites et qui deviennent presque interchangeables...
On est alors bien loin de ce que nous entendons par « soin psychique ».
Si les associations à but non lucratif veulent soutenir la philosophie du soin et des relations au travail qui a toujours existé dans leurs institutions, il nous semble qu’elles doivent se positionner contre la proposition déposée par leur syndicat employeur, et se démarquer absolument de la politique de ce dernier.
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