courriers aux syndicats patronaux



Monsieur le Directeur Général Didier Tronche

SNASEA

47 rue Eugène Oudiné 75013

Paris, le 16 février 2009

Monsieur le Directeur Général,

des négociations sont en cours concernant la convention collective nationale 1966.

Les syndicats, représentatifs ou non, sont mobilisés pour refuser une "refonte" qui détruirait nos conditions de travail, et par conséquent attaquerait la mission de service publique que nos institutions assurent.

Nous tenons à vous faire savoir que les salariés non syndiqués sont également mobilisés.

Cette mobilisation est sans précédent dans l'histoire de notre secteur, elle va grandissant jour après jour.

Le 29 janvier, le collectif "Sauvons le soin psychique!" a été créé.

Il a rédigé une motion que nous vous adressons en pièce jointe.

Nous vous interpellons solennellement, et vous demandons de bien vouloir nous répondre rapidement.

Si l'appel que nous lançons aujourd'hui n'est pas entendu, le risque d'un mouvement social de grande ampleur deviendra une réalité.

Déjà le cinq février, vos adhérents eux-mêmes vous ont faire entendre leur totale désapprobation.

Les familles de nos "usagers" sont également concernées par l'attaque de notre cadre conventionnel (entre autre l'UNAFAM et l'UNAPEI)

Dans l'attente d'une réponse de votre part, et ne doutant pas de votre volonté de satisfaire les associations, les salariés, et surtout les familles inquiètes,

Nous vous prions d'agréer,

Monsieur le Directeur Général,

L'expression de nos salutations respectueuses.

Collectif "Sauvons le soin psychique!"

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Voici le courrier que j’ai adressé au directeur général du SNASEA. Il me semble évident que la meilleure façon de faire pression sur notre représentant patronal, c’est de le toucher à la bourse. Sachant que l’appel de cotisation est fait en début d’année et qu’à cette date, la plupart des associations n’ont pas encore réglé leur cotisation, c’est le bon moment pour faire passer le message. Je vais donc diffuser aussi largement que possible ce courrier en invitant le maximum d’associations du SNASEA mais aussi des deux autres organisations à adopter la même démarche.

EN-TEMPS

40 – 42 av. Paul Vaillant Couturier

93100 Montreuil

Yan Pélissier

Président

A M. Didier Tronche

Directeur général du SNASEA

N° d’ahérent : xxx xxx

Monsieur,

J’ai consulté le document que vous proposez à la négociation en remplacement de la Convention collective de 1966. Le Conseil d’administration d’EN–TEMPS et moi-même ne contestons pas la nécessité d’une refonte de cette convention qui bride certaines initiatives éducatives ou thérapeutiques et alourdit considérablement leur coût, mais notre association ne se retrouve absolument en rien dans votre proposition.

Je suis tout d’abord particulièrement choqué par la philosophie générale du texte. Faire des éducateurs des techniciens supérieurs d’éducation, faire des moniteurs-éducateurs des techniciens d’éducation et des psychologues des techniciens d’encadrement témoigne d’une grave méconnaissance de la réalité des enjeux éducatifs et thérapeutiques des établissements du secteur que le SNASEA représente. Même les établissements pour personnes lourdement handicapés physiques ne se gèrent pas avec un tel plateau technique, que vous tirez tout droit d’un rêve d’hôpital général construit sur le modèle entrepeneurial. Les drames, voire les horreurs auxquelles nous sommes parfois confrontés, les palpitations de la vie qui se cherche ne s’accueillent pas avec des techniques et des techniciens. Importer une telle vision dans notre secteur nous pousserait encore un peu plus sur l’actuelle pente cauchemardesque des protocoles, du formalisme et des échanges aseptisés, là où s’agit au contraire de faire vibrer les échanges pour qu’une équipe soit plus que la somme de ses compétences.

Parmi les propositions précises, j’en extrais une seule qui témoigne là encore d’une étonnante méconnaissance de la réalité du terrain : le rétablissement du délai de carence de trois jours en cas de maladie d’un salarié. Les salariés de nos associations sont le plus souvent extrêmement investis dans leurs tâches et ne se résolvent que très difficilement à l’arrêt maladie. Quand ce n’est pas le cas, et que les arrêts maladie se multiplient, c’est immanquablement le signe d’un dysfonctionnement institutionnel ; qu’il s’agit donc de traiter et nullement de masquer. Que dirait-on d’un médecin qui proposerait comme le SNASEA dans ce texte de soigner la fièvre en cassant le thermomètre ?

J’ai appris qu’à la première séance de négociations avec les syndicats de salariés, le SNASEA, le SOP et la FEGAPEI auraient accepté de partir d’autres bases de discussions que le document incriminé. J’en prends acte avec satisfaction. Sachez que notre association suivra de très près l’avancée de ces négociations, que je retiens pour l’instant le versement de notre cotisation et que je résilierais notre adhésion si vous deviez avancer dans la négociation avec votre texte actuel.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.

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