Avant de pouvoir lire le compte rendu officiel de la réunion de la Coordination Nationale des Collectifs de défense et d’amélioration de la CCN 66, qui a eu lieu le samedi 25 avril 2009 de 9h30 à 16h dans les locaux de la Bourse du Travail de Paris 67 rue Turbigo, Paris 3ème , réservés par Sud Santé-Sociaux, nous vous proposons de prendre connaissance de quelques points essentiels évoqués et parfois débattus, ainsi que des prochaines dates à retenir.
De nombreux collègues sont venus des régions pour représenter leur collectif. Montpelier, Marseille, Toulouse, Limoges, le Midi-Pyrénées, la Creuse ont été représentés. Bien sûr, des collègues venant du creuset historique de la mobilisation que sont les départements du Nord (59) et du Pas-de-Calais (62) – regroupés dans le Collectif « Touche pas à ma convention » – ainsi que ceux de l’important contingent de l’Ile de France ont été présents, dont le Collectif « Sauvons le soin psychique » représenté par Nicole Pavlowsky, Mathieu Wasniewski, Philippe Metello et Henri Kristof. La liste des villes, régions et organisations ayant participé à cette réunion n’est pas exhaustive.
Une partie très importante des débats (la matinée entière et le début d’après-midi) a été consacrée aux propositions de changements et d’améliorations du document intitulé « Proposition de plate-forme revendicative » qui a été rédigé par le très actif Collectif 93. Il s’agit d’un document de 2 pages, composé d’un préalable, des principes et de leurs applications très précises, comportant des revendications sur les points à accorder en indemnité de sujétion par exemple. La version réécrite sera bientôt communiquée par Olivier Pira, l’un des deux porte-paroles de la Coordination Nationale, qui a été reconduite dans cette fonction à la fin de la journée.
Pour ce qui concerne le document intitulé « Quelques axes de revendication concernant la défense et l’amélioration de la CCNT 66 », comportant 6 chapitres et envoyé par Jean-Michel Carbunar, le débat n’a pas vraiment eu lieu. Les animateurs ont souligné l’importance du 1er chapitre portant sur la « politique générale des secteurs social, médico-social, et sanitaire » et la profonde transformation de ceux-ci par la mise en place de nouveaux outils (CPOM, LOLF, Rapport Couty, Démarche qualité, Accréditation, etc.,). Cependant, ils ont estimé qu’il serait nécessaire de travailler davantage sur les liens qui existent entre ces instruments politiques, mentionnés au premier chapitre du document cité, et la CCN 66. Philippe Metello a accepté d’y travailler.
Vers 14h, les deux seuls syndicats ayant envoyés des représentants qui étaient Sud et la CNT (Confédération Nationale des Travailleurs) ont été invités à prendre la parole. Malheureusement, aucun des syndicats siégeant à la Commission Paritaire Nationale n’a répondu positivement à l’invitation qui leur a été faire pour venir participer à la réunion de la Coordination Nationale. Il n’a donc pas été possible de les interroger quant à l’analyse qu’ils font de la situation et les arguments sur lesquels ils appuient leur réflexion.
On peut affirmer sans hésiter que les rapports avec les syndicats sont complexes car la mise en place de toute organisation de défense collective des intérêts professionnels, tels les collectifs et leur coordination nationale, est une sorte de désaveu du travail des syndicats existants. Les organisations syndicales disent souvent soutenir les salariés regroupés dans les collectifs, mais la méfiance reste clairement perceptible à l’égard d’une mobilisation qu’ils ne maîtrisent pas. Il est donc un fait que sur les 5 organisations syndicales représentatives et participant à la négociation au sein de la Commission Paritaire Nationale, aucune n’a répondu positivement à l’invitation de la Coordination Nationale. Bien que la CGT ait confirmé sa présence dans un premier temps, personne n’est venu pour la représenter. A cette absence s’ajoute le fait que les informations concernant le lieu des négociations de la Commission Paritaire du 22 avril, contrairement à l’habitude, n’ont pas été cette fois-ci communiquées. De plus, aucun compte-rendu n’a été publié, concernant l’avancée des négociations. Rien ne filtre non plus des négociations qui ont repris pour le « retoilettage » de l’actuel CC 51.
Plusieurs collègues syndiqués à la CGT ont toutefois participé à la réunion de la coordination Nationale en tant que membre de collectif. D’après leurs observations, les relations avec les syndicats au niveau local, notamment avec la CGT, sont variables selon les régions, allant de très bonne à très mauvaise, avec des contestations des syndiqués de base au sein même de la CGT. Sud semble vouloir éviter la confrontation directe avec les autres syndicats, notamment avec la CGT. Sa position reste néanmoins très critique vis-à-vis de la ligne stratégique des autres syndicats, ligne stratégique largement diffusée dans les collectifs où Sud est très présente apportant parfois une aide et un appui précieux.
Les représentes de la CNT se sont dites surprises de l’invitation de la Coordination car leur syndicat ne s’est pas beaucoup mobilisé jusqu’à présent pour la défense de la CCN 66. Elles se sont néanmoins déclarées ouvertes pour d’éventuelles convergences.
Le représentant de Sud est largement revenu sur l’idée selon laquelle tous les autres syndicats se trompaient en croyant participer à des négociations dans le cadre de l’article 8. D’après lui, la procédure de révision a été bel et bien engagée et les négociations se déroulent sur la base de la proposition patronale. Cet avis semble être largement partagé par les membres des Collectifs 59, 62 et 93.
Sur notre demande insistante, il a été tout de même accepté qu’un courrier soit adressé aux syndicats représentatifs les informant du contenu des débats de la réunion du 25 avril de la Coordination Nationale et leur demandant, à nouveau, de faire part de leurs points de vue et analyses quant à l’évolution des négociations de la Commission Paritaire et, en premier lieu, de préciser le cadre dans lequel chacun pense se trouver (article 3 ou article 8).
La décision d’appeler à la manifestation du 19 mai, date à laquelle se tiendra une réunion de la Commission Paritaire, a été adoptée. Sud appellera également à manifester ce jour et il est possible que la CGT, sans s’associer dans un appel commun à Sud, y appellera de son côté.
Le souhait de la Coordination Nationale est de mobiliser à l’occasion de cette manifestation le plus grand nombre de personnes possibles en visant un double objectif. Il s’agit d’abord de raviver la détermination militante des troupes car celle-ci présente des signes d’essoufflement. Ensuite, il est question de peser sur les syndicats de manière à ce que ceux-ci soient contraints de prendre mieux en compte l’existence et l’avis de la Coordination Nationale du fait du nombre et de la force qu’elle représente. Pour pouvoir se compter, il est indispensable que le cortège de la Coordination Nationale soit aussi important que possible et défile indépendamment des bannières syndicales.
Henri Kristof
Les autres dates à retenir jusqu’au 19 mai sont les suivantes :
- le mercredi 29 avril à 10h : Rassemblement devant le 92 rue Saint Lazare, « Espace Hoffman » pour la prochaine réunion de la Commission Paritaire,
- le vendredi 1er mai : La Coordination des Collectifs d’Ile de France propose d’organiser un cortège unitaire pour la défense de la CCN 66 lors de la grande manifestation du 1er mai. Nicole a réalisé une banderole de 5 mètres pour la Coordination des collectifs en noir et blanc qui manque de couleurs vives. Avis aux collaborations ! Il est demandé que l’on vienne tous, dans la mesure du possible, en tee-shirt noir pour être bien visible dans la foule. Le rendez-vous est fixé à 13h30 à métro Saint Jacques.
- Mardi 5 mai : Assemblée Générale du Collectif soin psychique à Bayen.
- Samedi 6 juin : date probable de la prochaine réunion de la Coordination Nationale des collectifs.
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Bon, comment dire, c'est un peu n'importe quoi tout ça.
RépondreSupprimerPrimo, considérer que ces collectifs et autres coordinations sont des créations spontanées et représentatives relèvent au mieux de la naïveté, au pire d'une manipulation grossière!
Secundo, les comptes-rendus des commissions paritaires sont sur le site de l'UFAS CGT (et pour la 66, et pour la 51). Il suffit de se rendre sur le site. Pourquoi prétendre le contraire ??
Bref, tout ceci n'est ni très sérieux, ni très constructif. Ce type d'analyse transpire la stratégie d'appareil...
Les comptes rendus de la réunion de la commission paritaire du 22 avril ont été publiés le lundi 27 avril sur le site de la CGT et de FO. La Coordination Nationale des collectifs (http://touche.pas.a.la.66.free.fr) ainsi que le Collectif 75 (Sauvons le soin psychique) ont relayé cette information dès le mardi 28 avril.
RépondreSupprimerLa Coordination Nationale s'est réunie quant à elle le samedi 25 avril et le compte rendu, ici critiqué par Corto, a été rédigé le lendemain.
Il était donc juste et sérieux de dire qu'il n'existait pas de retour des résultats et des avancées de la CNPN du 22 avril au moment de la publication de notre compte rendu. On peut également penser que l’effort visible des syndicats dans le domaine de l’information, qui s’est concrétisé par la publication de comptes rendus davantage détaillés que par le passé est en partie dû aux critiques formulés par des salariés, regroupés dans de nombreuses régions, dans des organisations non syndiquées.
Personne ne prétend que les collectifs ont une représentativité indiscutable. Mais il est certain que lorsque des individus se regroupent pour se défendre dans des collectifs, c’est parce qu’ils ne se reconnaissent pas dans les organisations classiques, parce que les représentations traditionnelles leur paraissent trop éloignées de leur préoccupation, de leur quotidienne, parce que les informations transitent mal et lentement, parce que les représentants syndicaux sont difficilement joignables, parce que les salariés ont le sentiment que les négociations qui les concernent de près se font sans eux, voire malgré eux.
Prétendre percer le secret d’une stratégie d’appareil à partir de ce qui précède relève tout de même d’une gageure.
Bravo !
Vive le soin psychique !
H.K.
Henri,
RépondreSupprimerOn t'a reconnu...
Signé : la RUA