Compte rendu de la manifestation et de la délégation reçue au Ministère

Bonjours à tous les Salariés Actifs pour la sauvegarde du soin psychique et de la CC66!

Tout d'abord quelques mots de la manifestation.

En association à l’appel de la FNAS FO, les collectifs IDF ont manifesté du métro Saint Jacques jusqu’au ministère de Brice Hortefeux.

Bien que mobilisés très tardivement pour cette manifestation (vendredi matin), les collectifs IDF, ont finalement regroupé derrière leur bannière un cortège respectable!

En effet, sur un effectif de 800 à 1000 personnes, la moitié au moins s'en réclamait.

A noter la présence grandissante dans nos rangs des étudiants éducateurs (l'EFPP pour ne citer qu'elle) Joyeux et déterminés, ils ont amené une énergie nouvelle à notre mobilisation.

Par ailleurs, si l'on rajoute les 300 professionnels rassemblés à Beaumont sur Oise, le niveau de mobilisation du 19 mai est égalée.

A l'arrivée au ministère de Brice Hortefeux (Travail, Solidarité, Relations sociales, Ville et Famille),

deux délégués de la FNAS FO, et un délégué des Collectifs IDF ont été reçus.

Il est important de noter l'attitude de la FNAS FO qui, non seulement a accepté de laisser la place d'un de ses délégués pour que les collectifs soient représentés, mais a également négocié avec le ministère pour faire reconnaître cette place.

Nous n'avons pas étés reçus par M. Hortefeux, il était au Congrès à Versailles, sinon vous pensez bien...

Nous avons durant plus d'une heure échangé avec deux conseillers directement rattachés à Brice Hortefeux :

Le conseiller technique au pôle « solidarité » : M. Reynold de la Boutetiere, (ingénieur en chef de l’armement !). Spécialiste des dossiers concernant le médico-social.

Le conseiller technique au pôle « travail » : M. Laurent Caillot(, administrateur civil hors classe )

Il s'agit donc de deux personnes au fait des affaires et dossiers qui nous intéressent (ce que nous avons constaté dans les échanges).

On peut aussi se satisfaire du lien direct avec Brice Hortefeux.

Avant toute autre considération.

Cette délégation constitue pour nous la reconnaissance de l'importance et de la légitimité des collectifs.

Cette réunion constitue également la reconnaissance non seulement de l'intérêt de M. Hortefeux pour les négociations sur la CC66, mais de la responsabilité de son ministère dans l'avenir de ces négociations, comme de sa nécessaire implication.

Elle est donc ,de fait, une avancée, et un tournant dans notre lutte.

Les deux secrétaires FNAS FO ont explicité leur liste de revendications non seulement sur la CC66, mais également sur le secteur de l'aide à domicile (je renvoies au site FO pour un compte rendu de leur intervention, ainsi qu’aux PJ adressées les jours précédent).

J'ai ensuite pris la parole. J'ai précisé tout d'abord la spécificité et l'histoire des collectifs.

J'ai insisté sur "la violence" qu'a représentée pour tous la prise de connaissance du projet patronal en janvier, aussi sur le profond sentiment de "total irrespect" des professionnels et pratiques que nous y avons lu.

J'ai indiqué que ce mouvement spontané et indépendant représentait systématiquement la moitié au moins des cortèges de manifestants, et qu'il prenait de l'ampleur, avec notamment l'implication grandissante des étudiants.

J'ai ensuite tenu à faire lecture intégrale de la lettre adressée à M.B Hortefeux, en l'augmentant de développements, et exemples concrets. (cf article ci dessous et site touche pas à ma convention)

M. Laurent Caillot se montrant dubitatif sur le lien entre filière et déqualification, je lui en ai fait l'explication en prenant l'exemple du diplôme de psychologue et de l'emploi "technicien d'encadrement". A cours d'argument, M. Laurent Caillot, a finalement botté en touche en évoquant le fait qu'il y ait trop d'étudiants en psychologie et qu'il faudrait restreindre la filière universitaire. Il a cependant reconnu que ce point était extérieur au débat nous réunissant.

Il n'y a ensuite plus eu de questions ou remises en cause des points avancés dans la lettre.

Reprenant ensuite la parole les conseillers ont insisté sur deux points:

1 Ils ont exprimé : "Au-delà de la question des salaires vous signalez une remise en cause plus profonde de votre secteur." et en ont pris acte.

L'insistance pour évoquer la dérive vers la marchandisation des soins psychiques et du social a donc été entendue.

Ajoutée à des inquiétudes salariales légitimes qui peuvent parfois être stigmatisées comme corporatistes, la réaction des professionnels pour défendre leurs pratiques et les personnes fragiles qu'elles soutiennent, n'a pas laissé nos interlocuteurs insensibles.

2 Ils se sont montrés attentifs, voire soucieux, à l'énoncé des raisons d'aggravation du conflit et du ras le bol général :

-Sentiment d'une volonté de destruction.

-Jusqu’au-boutisme des négociateurs patronaux incapables de dialogue.

-Risque d'embrasement du secteur en cas de dénonciation de la CC66 dans le contexte de crise actuelle.

-Responsabilité de l'impasse incombant au patronat. Ils ont seuls voulu une révision. Ils ne parviennent pas a assurer une dynamique de négociation. Le bourbier dans lequel ils ont conduit ces négociations risque de se traduire par une intensification des grèves et manifestations, qui ne sont que le reflet de l'impasse de ces négociations.

Fait significatif, pas un mot n'a été prononcé par ces conseillers pour se faire l'avocat des syndicats patronaux. S'il est possible d'interpréter les échanges de regards entre ces deux conseillers, je dirais qu'ils étaient concernés, mais semblaient tout autant consternés par l'amateurisme pyromane de la FEGAPEI, du SOP et du SNASEA .

Ils ont alors proposé la médiation de l'état par le passage de la forme "Commission paritaire" à la forme "Commission paritaire mixte"; cette seconde modalité signifiant la présence d'un médiateur de l'état, et donc du gouvernement.

C’est là la reconnaissance de l'intérêt national de ces négociations, et de la responsabilité gouvernementale.

Une telle implication signifierait que les véritables décideurs seraient enfin présents autour de la table. Une manière de siffler la fin de la récréation pour les syndicats patronaux après qu’ils aient rendu un bulletin de note catastrophique trois trimestres de suite !

Cependant une telle médiation ne peut être imposée. Elle doit répondre à une demande syndicale ! Les secrétaires FO se sont dit interressés et ont promis d'en débattre entre eux.

Pascal Ollivier

Pour les Collectifs Ile de France (77, 78, 93, « Sauvons le soin psychique ! »)
Photos: Chrystèle Bouix et Isabelle Bonnet

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire